Les malles de sa grand-mère étaient pour Delphine Quirin les coffres aux trésors de son enfance. Les robes, costumes et déguisements qu’elles renfermaient allaient revêtir pour la future créatrice une importance fondatrice. Et déjà, par-dessus tout, les chapeaux trônaient en tête de ses émerveillements d’enfant.
Plus tard, les études d’histoire de l’art suivies à l’Université de Liège permettaient à Delphine de se constituer une véritable banque de données, avec une préférence marquée pour les talents d’artistes aussi divers que Vermeer, De La Tour ou Edward Hopper.
En 1996, après une formation de modiste, Delphine Quirin s’installe comme créatrice indépendante et réalise ses premiers chapeaux, modèles uniques et sur-mesure, essentiellement pour des cérémonies. Elle ouvre ensuite un magasin dans le cœur historique de Liège et continue à tisser le canevas de ce qui n’allait plus tarder à devenir l’expression pleine et entière de sa personnalité. Ouverte à tous les procédés, elle découvre bientôt la maille qui, de fil en aiguille, devient sa technique de prédilection. À Paris, en 1999, elle tire son épingle du jeu en se faisant remarquer avec une mini collection de gants, écharpes, bonnets et - bien sûr - chapeaux, réalisés en mohair et laine bouillie.
Delphine s’était trouvée. La modiste créait maintenant des collections régulières, présentées et vendues lors de salons importants dans plusieurs pays d’Europe, aux États-unis et au Japon.
Au fil de son inspiration et de ses envies, Delphine Quirin a atteint son but. Elle a replacé le chapeau en tête d’affiche de l’élégance, tout en le sortant de la naphtaline des modèles convenus. Elle en a fait un accessoire quotidien, pratique et léger, qui se porte en toutes circonstances. Subtils mélanges de couleurs et de modèles, les chapeaux de Delphine sont le reflet du métissage contemporain des cultures et des idées. S’ils n’entendent aucunement s’inscrire dans le cycle éphémère des modes, ils sont à l’écoute du monde qui les entoure et écrivent chaque jour leur propre histoire.
Heureuse de son ancrage liégeois, Delphine Quirin se refuse à recourir à la confection industrielle. Ses créations sont réalisées artisanalement par une petite équipe de tricoteuses, brodeuses et couturières, ce qui lui permet de chapeauter toutes les étapes de la fabrication en même temps que d’apporter un soin méticuleux à la finition sans faille de ses mailles.